Cet article a été rédigé pour le site du syndicat de salariés CFDT
« Face à un gouvernement qui envisage toute réforme sous le seul prisme budgétaire, les agents doivent faire entendre leur voix », souligne Mylène Jacquot, secrétaire générale de la CFDT-Fonctions publiques.
Les atteintes répétées au pouvoir d’achat des agents et les annonces du gouvernement sur la réforme de l’action publique ont amené les neuf organisations syndicales du secteur public à lancer un appel commun à la grève et à la manifestation le 22 mai.
Cette mobilisation sera un signal fort à quelques semaines du rendez-vous salarial prévu la semaine du 11 juin. La CFDT-Fonctions publiques dénonce toutes les mesures négatives de ces derniers mois : le gel du point d’indice, le rétablissement du jour de carence, la compensation de la hausse de la CSG, qui est dégressive de fait à compter de 2020 et qui n’apporte aucun gain de pouvoir d’achat aux agents, le report d’un an de l’application du protocole Parcours, carrières et rémunérations (PPCR). La rémunération n’est pas le seul motif de mécontentement. Le 22 mai, les agents vont aussi exprimer leur inquiétude à propos de la réforme statutaire.
La concertation sur la « refondation du contrat social des agents » laisse peu de marge de manœuvre aux organisations syndicales, comme en témoigne le choix des thèmes des quatre chantiers lancés par le gouvernement : la fusion des instances représentatives du personnel, le recours accru aux contractuels, la rémunération au mérite et les mobilités vers le privé. Les premières séances sur la refonte des instances ont vu les organisations syndicales s’opposer aux propositions gouvernementales. « La question de la fusion de telle instance avec telle ou telle autre n’est pas à la hauteur des enjeux », a réagi la CFDT-Fonctions publiques.
Plus largement, c’est toute la réflexion menée sur l’action publique dans le cadre de Cap 2022 qui inqiuète les agents. La mobilisation intervient donc à un moment-clé.
Cet article a été rédigé pour le site du syndicat de salariés FO
A travers une grève nationale ce 22 mai et des manifestations sur tout le territoire (130 cortèges prévus dont celui, parisien qui ira à partir de 14 heures de République à Nation via Bastille) les agents publics comptent faire entendre leur opposition aux mesures de réformes déjà appliquées à la fonction publique et aux réformes encore à l’état de projet. Les neuf organisations représentatives dans le secteur public, dont l’UAFP-FO, appellent à cette journée d’actions et invitent les usagers à les rejoindre pour la défense des services publics républicains plus que jamais menacés par les projets destructeurs que cherche à imposer le gouvernement.
L’appel à la journée nationale de grève et de manifestations le 22 mai dans la fonction publique est encore plus large que celui concernant la dernière grève nationale le 22 mars. Ce mardi 22 mai en effet, ce ne sont plus sept organisations du public qui appellent à la grève mais neuf, soit la totalité des syndicats représentatifs couvrant les trois branches (État, territoriale, hospitalière) de la fonction publique laquelle compte 5,4 millions de fonctionnaires.
Les agents qui demandent une hausse générale des salaires (ils ont perdu 16% de pouvoir d’achat depuis 2000 notamment à cause d’une période de six années de gel des traitements indiciaires) fustigent l’absence totale de dialogue social avec le gouvernement.
Ils contestent entre autres le nouveau gel des salaires décidé pour 2018, le retour cette année aussi de l’application du jour de carence pour maladie ou encore la compensation très imparfaite de la hausse de la CSG (sans gain de pouvoir d’achat, donc, contrairement à ce qu’il leur avait été promis au printemps 2017). Ils s’opposent aussi au plan de suppressions de 120 000 postes prévu sur cinq ans. Plan qui aggraverait encore la dégradation des services publics, tant au plan de la charge de travail pour les agents que de la qualité du service rendu aux usagers.
Au-delà de ces mesures qu’ils contestent, les fonctionnaires manifestent des inquiétudes dont la portée va bien au-delà d’incidences catégorielles ainsi que voudrait le faire croire le gouvernement. Il s’agit bien plus largement en effet de défendre l’avenir des services publics. Et cet avenir nous concerne tous
rappelle l’inter-fédérale FO (UIAFP-FO) invitant les usagers à se joindre à la journée d’actions du 22 mai. Luttant actuellement contre les projets de réformes structurelles que prévoit d’imposer le gouvernement à la fonction publique, les agents publics tirent la sonnette d’alarme et alertent ainsi les usagers.
Le statut est une garantie apportée aux usagers
L’Exécutif entend faire appliquer en effet sans négociation mais en usant d’une pseudo-concertation –contestée dans sa méthode et dans son contenu par les syndicats – des dispositions qui transformeraient le fonctionnement et l’identité mêmes des services publics.
Le gouvernement affiche un projet articulé en quatre axes, porté par le ministère des Comptes et de l’action publique, et visant au nom d’un nouveau recul recherché de la dépense publique, à développer la contractualisation des emplois publics mais aussi la rémunération « au mérite ». Ce projet propose de concevoir des mesures de départs volontaires, il vise aussi à restructurer les instances représentatives des personnels notamment en concevant une fusion des comités techniques (CT) et des CHSCT.
D’autres mesures de réformes émanant d’un comité d’« experts » du programme Action publique 2022 sont attendues. Et redoutées par les neuf organisations syndicales du secteur public. Ces mesures devraient être annoncées vers la fin mai et risquent de constituer de nouvelles menaces pour la Fonction publique, ses missions et son périmètre. Dans sa lettre de mission, le Premier ministre n’écartait pas en effet la possibilité d’abandonner des missions publiques ou d’en privatiser certaines…
Après les multiples réformes qui ont déjà supprimé en quinze ans des milliers de postes d’agents publics, poursuivre une telle politique de suppressions menacerait davantage encore les missions publiques et entrainerait la fermeture de services et leurs implantations territoriales s’alarment les organisations syndicales. Recruter davantage encore de contractuels (il y en a déjà près d’un million dans la Fonction publique) en lieu et place des fonctionnaires et sur des postes à temps plein constituerait une attaque en règle contre le statut général de la fonction publique s’insurgent encore les syndicats.
Au service de l’intérêt général et de la cohésion sociale
Cela constituerait une agression notamment contre la notion de carrière propre à la fonction publique ou encore le principe du concours. Or ces principes fondent le statut au plan des obligations du fonctionnaire dans le cadre de sa mission : soit par exemple l’obligation de neutralité, de laïcité, de se tenir hors de tout conflit d’intérêt… De fait, quels que soient les domaines (Santé, Education, Sécurité, fiscalité…) ce sont ces obligations faites aux fonctionnaires qui apportent aux usagers, riches ou pauvres, des garanties sur la qualité du service –gratuit– qui leur sera rendu, une garantie aussi sur une égalité d’accès à ces services ou encore une égalité de traitement et de droits.
Or le projet de réforme de la fonction publique constitue une attaque sans précédent du service public républicain qui est un des piliers de la République par l’expression de ses principes de Liberté, d’Egalité, de Fraternité et de Laïcité
soulignait ce 18 mai le secrétaire général de la Confédération FO.
Si elles s’appliquaient, ces réformes auraient pour conséquence dogmatique la déprotection tant des agents publics que des usagers
insiste Pascal Pavageau apportant pour ce 22 mai le soutien total de la Confédération FO aux fonctionnaires et aux contractuels mobilisés.
Pour contrecarrer les projets du gouvernement, résistons et revendiquons pour reconquérir des services publics républicains de haut niveau sur l’ensemble du territoire
. La Fonction publique permet d’assurer l’intérêt général et contribue à la cohésion sociale et territoriale
rappelaient les neuf organisations ces derniers jours dans une « lettre ouverte aux usagers ».
Ce 22 mai, la défense des principes inhérents au service public républicain nous concerne tous, fonctionnaires et usagers.