Grève chez Ferrero : les grévistes risquent des pénalités d’astreinte de 1000€ par heure

Cette publication provient du site du syndicat de salariés FO

 

Les salariés de l’usine de Nutella de Villers-Ecalles sont en grève depuis le 28 mai, à l’appel de FO, pour des augmentations de salaire et de meilleures conditions de travail. La direction exige le déblocage du site. Depuis le 3 juin à 6 heures, en application d’une décision de justice, les grévistes bloqueurs encourent des pénalités d’astreinte de 1 000 euros par heure et par personne. 

C’est la guerre, la colère monte, la famille Ferrero n’accepte pas la grève, dénonce Fabien Lacabanne, délégué FO à l’usine Ferrero de Villers-Ecalles, en Seine-Maritime. Depuis le 28 mai, 160 des 350 salariés ont cessé le travail à l’appel de FO, syndicat ultra-majoritaire. Ils revendiquent une augmentation générale des salaires de 4,5% pour les ouvriers, employés, techniciens et agents de maîtrise, une prime de pouvoir d’achat de 900 euros et une majoration des horaires de nuit. 

Lors de la dernière réunion dans le cadre des négociations annuelles obligatoires (NAO), le 23 mai, la direction n’a accordé qu’une augmentation générale de 30 euros brut par mois, soit une hausse de 1,7% pour les premiers niveaux de salaire, et une prime échelonnée de 400 à 0 euros bruts selon le salaire. 

Risques psychosociaux

La direction prétend qu’il n’y a pas d’argent pour les salaires mais il y en a pour les investissements, poursuit le délégué FO. Un nouveau magasin entièrement automatisé vient d’être payé cash 38 millions d’euros. Et en France, le chiffre d’affaires en France est de 1,3 milliard d’euros. Le groupe italien Ferrero est toujours une entreprise familiale, avec à sa tête Giovanni Ferrero, première fortune d’Italie et 47e fortune mondiale, selon le magazine Forbes. 

Le syndicat dénonce aussi les conditions de travail dans l’unique usine française de Ferrero, d’où sortent chaque jour 600 000 pots de Nutella, ainsi que des barres Kinder Bueno. Les salariés sont sous pression avec le Lean management, il faut être de plus en plus productif, explique le délégué FO. Les lignes de production ne marchent pas très bien. Et en mars dernier, l’inspection du travail a mené une enquête qui révèle la présence de risques psychosociaux. 

Atteinte au droit de grève

Depuis le 28 mai, les grévistes bloquent l’entrée et la sortie des camions. La production est très fortement ralentie depuis le début de la mobilisation et les matières premières commencent à manquer. Le 2 juin à 23h40, la direction, qui exige le déblocage du site, a envoyé un mail à tous les salariés. Elle leur notifie son intention de mettre en application une décision de justice visant à débloquer l’accès à [l’]usine de Villers-Ecalles dès le 3 juin à 6 heures. Cette décision est contraignante, sous peine de paiement d’une astreinte de 1 000 euros par heure et par personne bloquant illégalement le site, poursuit-elle. 

Selon FO, un huissier a relevé le 3 juin à l’aube une vingtaine de noms de grévistes, des représentants du personnel mais aussi des salariés. C’est une atteinte au droit de grève, on réfléchit à d’autres moyens de pression à mener, réagit Fabien Lacabanne. Dans l’après-midi du 3 juin, les délégués FO ont pu rencontrer la direction. 

C’est seulement la deuxième fois dans l’histoire de l’usine que les salariés se mettent en grève, après une première mobilisation en 2011, déjà pour les salaires. 

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