Cet article a été initialement publié sur le site du syndicat : FO
La chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Paris Ile-de-France a annoncé le 7 avril la suppression de 315 postes en 2016, soit 8% des effectifs permanents. La direction a reconnu qu’il y aurait des licenciements. FO refuse ce nouveau plan, le troisième en quatre ans.
Trois cent quinze postes seront supprimés en 2016 au sein de la chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Paris-Ile-de-France et toutes les activités seront impactées. La direction l’a annoncé le 7 avril. Le matin-même, des salariés avaient manifesté devant le siège à l’appel d’une intersyndicale pour contester ce nouveau plan social, le troisième en quatre ans.
En 2012, un premier plan avait supprimé 310 postes et abouti à 130 licenciements. Un plan de 700 départs volontaires avait suivi en 2015. Au total, 1 300 postes seront supprimés en quatre ans, soit un quart des effectifs. Début 2016, la plus grande CCI de France employait 4 400 personnes dont 3 800 agents consulaires, un statut particulier d’agents publics, et 600 CDD.
La direction a reconnu lors d’une conférence de presse qu’il y aurait des licenciements. Le syndicat FO, qui dénonce la « brutalité inouïe » de ce plan, en dénombre au moins 135. « Les volontaires sont partis l’an dernier et toutes les mobilités ne seront pas possibles », explique-t-il dans un tract.
FO exige le maintien de tous les postes
La direction prétexte des économies liées aux « coupes budgétaires drastiques décidées par l’Etat » et affirme avoir perdu 293 millions d’euros de ressources depuis 2013. FO précise dans son tract qu’en 2015, le gouvernement a pioché 500 millions d’euros dans le fonds de roulement des CCI. Pour 2015 et 2016, il a aussi diminué la taxe qui constitue la principale ressource publique des chambres.
« Pas pour équilibrer son budget mais pour accorder sur trois ans un cadeau supplémentaire d’un milliard d’euros aux grandes entreprises », dénonce FO dans son tract. La CCI de Paris a déjà prévenu que la taxe diminuant encore l’an prochain, les économies risqueraient de se poursuivre.
La chambre de commerce, établissement public, possède une double activité d’aide aux entreprises et d’enseignement. Elle possède 24 écoles dont la prestigieuse HEC et forme chaque année 60 000 personnes dont 30 000 jeunes. FO exige le maintien de tous les postes et s’opposera à tout licenciement et à toute mutation forcée.
Plan de démolition et privatisation rampante
« Tous les services sont touchés, des écoles qui marchent bien ferment, c’est incompréhensible, déplore Pierre Giacometti, secrétaire général du syndicat FO-CCI. Nous venons aussi d’apprendre que la Bourse de commerce était vendue et que la cession du site de Friedland était envisagée, ce n’est pas un plan de transformation mais de démolition ».
Judith Fouquet, trésorière du syndicat FO-CCI, s’inquiète aussi d’une « privatisation rampante ». « HEC est devenue en janvier une société anonyme à objet éducatif et d’autres écoles pourraient basculer dans ce nouveau statut, explique-t-elle. Les services aux entreprises deviennent payants et les activités qui ne rapportent pas sont arrêtées, ils veulent tuer les chambres peu à peu ».
FO, qui se bat contre ce démantèlement, sera reçue le 27 avril au secrétariat d’État du Commerce. Le syndicat va aussi écrire aux parlementaires pour les informer des conséquences de l’adoption de la réduction du budget des chambres. Et il va proposer des actions communes aux autres syndicats.
La situation est d’autant plus urgente que la CFDT avait adopté en 2015 une réduction de la procédure de licenciement de huit à trois mois. « Ils veulent tout boucler avant l’été », s’inquiète Pierre Giacometti.