Cet article provient du site du syndicat CGT.
Le Medef vient de communiquer son « projet » pour une nouvelle convention d’assurance chômage.Pour mémoire, seuls 2,4 millions de demandeurs d’emploi sur plus de 6 millions inscrits à Pôle Emploi sont indemnisés par l’actuelle convention, prorogée par décrets du gouvernement. L’intransigeance du Medef avait, en effet, conduit à l’échec des négociations en juin 2016.
À la première lecture, sans les chiffrages, c’est une véritable agression contre les droits des privés d’emploi, particulièrement pour les 2 millions de travailleurs en activité réduite et pour les plus de 50 ans : pour les travailleurs en activité réduite, il est prévu un « lissage » des droits qui peut faire perdre 200 euros par mois pour des revenus au Smic ; pour les seniors, le Medef veut repousser à 59 ans l’ouverture de droits à 36 mois d’indemnisation et de les limiter à 24 mois avant cet âge.
Dans les deux cas, la situation des femmes se dégraderait, celles-ci ayant de plus grandes difficultés à retrouver du travail après 50 ans et se trouvant plus concernées par les temps partiels subis.Il est encore question de renforcer drastiquement les contrôles contre les chômeurs, à l’heure où la moitié des offres d’emploi est sujette à caution.
La question de l’abus des contrats courts est renvoyée à la définition d’un indicateur négocié dans les branches, autant dire aux « calendes grecques ».Medef et consorts veulent également une négociation avec l’État pour un transfert au budget public, donc à l’impôt, de différentes dépenses…
La vérité est que le patronat a comme seul mandat de négociation le saccage des droits des chômeurs à court et moyen terme et de lancer un message politique à l’attention de ce gouvernement et des suivants : cassez la protection sociale, avant une éventuelle reprise économique ! Le Medef joue avec le feu.La CGT s’engage dans ces négociations avec des propositions visant à améliorer les droits des travailleurs privés, en proposant des recettes nouvelles : une surcotisation sur les contrats courts ;
un déplafonnement des contributions sur les salaires de plus de 12 000 euros ; une taxation des ruptures conventionnelles qui masquent pour beaucoup des licenciements ; la résorption des inégalités de salaires femmes/hommes, de l’ordre de 25% ; une réduction des exemptions d’assiette : 50 milliards d’euros de revenus échappent aux cotisations (intéressement, épargne salariale, etc.).Face au patronat, la CGT entend faire valoir, dans l’unité des organisations syndicales, les droits des privés d’emploi et lutter contre la précarité et pour l’emploi.